Nous avons tous une histoire
CODE MÉMOIRE est un projet artistique qui veut promouvoir la médiation entre le public, le patrimoine immatériel et le territoire où le projet est implanté, contribuant ainsi à l'intégration d’une culture artistique gratuite dans le quotidien des villes et des communes.
Cette application vous aide à géolocaliser et à scanner les codes QR apposés
en plusieurs endroits d'un territoire et ainsi d’écouter librement les
récits.
Ces récits, qui mêlent réalité et fiction, sont le résultat de
plusieurs entretiens avec les habitants locaux.
Choisissez votre propre trajet. Vous avez la liberté et le choix.
Profitez de cette expérience sonore.
Vous êtes désormais un(e)
promenard(e).
Vous attendez le métro.
Mais qui est le conducteur/la conductrice de
votre rame ? Qui sont les travailleurs de la STIB qui, chaque jour, vous
transportent en métro, en tram ou en bus, vers votre destination
?
Grâce à cette application vous aurez accès à sept récits, qui
mêlent fiction et réalité, apposés dans sept stations du réseau de métro.
Des récits qui sont le résultat de plusieurs entretiens avec différents
travailleurs de la STIB.
Profitez de ce voyage.
Tout au long de ce parcours, vous allez entendre des histoires liées à des personnages, connus ou inconnus, qui ont traversé ou parcouru ce fleuve, car la Meuse est le fil conducteur de ce périple à travers les siècles. Elle a tout vu et tout entendu, croyez-moi.
Comédienne: Sophie Weynant
Musiciens: Olivier Gobert, Michel Rossi-Mori
Pendant 12 ans, de 1848 à 1860, la veuve Henen a géré sa taverne d’une main de fer, jusqu'à ce qu’un beau jour de printemps, entra chez elle un expert de la Compagnie des chemins de fer du Nord venu lui annoncer que le nouveau monde arrivait et qu’elle devait céder sa place pour quelques francs.
Comédienne: Sophie Weynant
Musicien: Michel Rossi-Mori
A 15 heures et 36 minutes, les bombardes de Charles Le Téméraire commencent à cracher leurs boulets de pierre en direction de Dinant. Le spectacle commence enfin ! C’est l’heure du dessert et Philippe Le Bon s’endort en murmurant : « Je suis fatigué de la guerre… »
Comédien: Lionel Liégois
Musiciens: Olivier Gobert, Michel Rossi-Mori
Devant vous, dissimulé sur l'arbre, se trouve Jaqmart Courbaut ; à votre droite, Gillart Ora ; à gauche, Jehan le flamand et derrière vous, sur le toit, Gerardin de la Warde. Ces quatre soldats font partie d’une garnison d’archers bourguignons composée de 57 hommes et je peux vous assurer que ce ne sont pas des Cupidons.
Comédien: Childéric Schoumaker
Musiciens: Olivier Gobert, Michel Rossi-Mori
Olivier Libois sortit en courant et, accompagné du pêcheur qui ne cessait de balbutier des mots incompréhensibles, probablement sous l’effet du choc, il s’approcha du cadavre blanchi du curé Walhère, disparu deux jours auparavant. Voilà un mystère résolu.
Père Jean-Baptiste Raty
Musiciens: Olivier Gobert, Michel Rossi-Mori
Vous arrivez au sommet d’une montagne et vous observez le paysage qui vous entoure, l’horizon immense devant vous, il est là, visible, tellement visible, mais en même temps inapprochable. Votre regard se perd à chaque instant, il n’y a rien à quoi vous puissiez vous raccrocher. Vous ne savez plus si c’est vous qui regardez le paysage ou si c’est le paysage qui vous regarde.
Comédien: Bruno Mathelart
Musiciens: Olivier Gobert, Michel Rossi-Mori
Mais dès qu’elle eut tourné le dos, Jacques voulut l’attraper par le bras dans un geste désespéré, mais Christine parvint à s’échapper et s’en alla d’un pas rapide. Jacques se retrouva la main dans le vide mais, entre ses doigts fermés, il tenait un fil de laine qui provenait du manteau de Christine. Vous n’allez pas me croire, mais entre ici et la Ruelle du Marché, où habitait Christine, un fil de laine s’est déroulé.
Comédienne: Brigitte Autphenne
Musiciens: Olivier Gobert, Michel Rossi-Mori
Je me suis mis à contempler cette tête de chenet. Ses yeux, ses sourcils, son nez, sa bouche semi-ouverte comme si elle était en train de raconter une histoire à voix basse. J’ai l’impression que cette tête de chenet répète toutes les histoires qu’elle a entendues. A moi, elle m’a raconté 6 histoires.
Comédienne: Jeanne Beaujot
Musiciens: Olivier Gobert, Michel Rossi-Mori
Pinsèz d’ mi ç’ què vos v’lèz, dju vwa vol'tî m’ patrîye, Ç’ què d’inme ô d'seûr dè tout, c’èst no p'tite Walonîye. No bia payis walon, c’èst ç’ què d’v wa l’ pus vol'tî, Tout parèy què m’ mouman, come èl pègnon d’ mès-îs.
Comédienne: David André et Jacqueline Boittel
Musicien: Florian Delporte - Accordéon chromatique
Mon seul regret, outre celui de vous causer ce gros chagrin, sera de ne pas connaître cette période d’amour, cette ère de joie qui viendra sous peu. Mais vous la connaîtrez et vous songerez, devant les yeux purs des petits enfants que, grâce à nous, ils ne connaîtront jamais ce qui fut deux fois en trente ans un véritable tourment.
Comédienne: Aurore Van Dam
Je vais tenter un exercice de visualisation. Il s’agit d’une assiette blanche et bleue. La scène que je vais vous décrire se trouve appliquée dans le fond et sur les bords de l’assiette. Si vous souhaitez vérifier mes dires, sachez que l’assiette en question se trouve à l’intérieur du musée, section F.3.3
Comédienne: Fanny Hanciaux
Musicien: Tony Greco - Guitare acoustique
En arrivant à la baraque de Menaulu, il frappa à la porte. À l’intérieur, une voix sèche et puissante demanda :
Alors Menaulu s’approcha de la porte en bois et dans l'interstice de deux planches il lui répondit :
Comédienne: David André
Musicien: Hugues Tahon - Bugle
Vous avez raison, Monsieur, mais le patron veut faire la caisse. Il a l’habitude de le faire toutes les 30 minutes. Il a peur que le monde s’écroule ou qu’une bombe atomique ne soit lancée par un dément Russe ou Américain ou même Africain, j’en sais rien. Je suis nulle en géopolitique de la folie. Je suis une simple nerveuse... pardon serveuse.
Comédienne: David Greuse
Musicien: Cédric Charlier - Xylophone
Le catalogue de la bibliothèque de La Louvière mentionne un manuscrit unique en son genre. Son auteur a habité dans la maison qui se trouve juste devant vous. Il s’appelait Samim Sabir et il a travaillé pendant 25 ans dans le nwâr trô du site minier du Bois-du-Luc. Samim était originaire d’Afghanistan et plus précisément de Kandahar. Du groupe d’Afghans arrivés en 1936 pour travailler au Bois-du-Luc, il est le seul à avoir voulu rester à La Louvière jusqu’à sa mort, le 4 mars 1987, à l’âge de 75 ans.
Musicien: Frédéric Petitjean - Guitare basse
Voix: Alain Dewier
Durant la nuit du 26 au 27 mars 1998, Franco Dragone n’a cessé d’entendre cette voix qui lui demandait : À quoi tu penses ? À quoi tu penses?\nLe plus fascinant était que cette voix n’était pas la sienne. C’était une voix beaucoup plus puissante, celle d’un être tellement gigantesque qu’il pouvait aisément toucher la Lune. Ce géant, Franco l’a appelé Sancho Gille. Et Sancho est un gentil géant qui marche à petits pas… à petits pas… dans les cœurs des louvièrois.
Comédienne: Linda Vaccarello
Musicien: Martin Minsart - Grosse caisse d’harmonie, de concert et de batterie
traditionnelle
Nous sommes le 17 mars de l’an 1600. Juchés sur leurs chevaux, débarquent à Morlanwelz le peintre valenciennois Adrien de Montigny et son jeune collaborateur. Adrien de Montigny a été chargé de cartographier et de peindre à la gouache l’ensemble des villes, villages, forêts, cours d’eau, châteaux et propriétés appartenant au duc Charles III de Croÿ Ærschot.
Comédienne: Stéphanie Cruschiel
Musicien: Luigi Giuverni - Guitar acoustique
Les voilà ! À l’autre bout du tunnel, regardez !! D’un côté, Raoul Warocqué, homme corpulent, cigare entre les doigts de la main gauche, lunettes, moustache bien taillée, chapeau et veste noirs. De l’autre, Valère Mabille, homme de haute stature, mains croisées dans le dos, grande barbe blanche, cheveux argentés et binocle ; on le confond souvent avec le Roi Léopold II.
Comédien: Jean-Pierre Vansantvoort
Musicien: Philippe Hesmans - Synthé
Parmi ces 7 religieuses figurait une jeune moniale d’une grande beauté répondant au nom de Béatrix, qui avait la charge de portière. Un jour, elle décida de quitter l’ordre pour une existence séculière. Avant de quitter le couvent, elle se prosterna devant la Vierge Marie et, tout en déposant les clefs aux pieds de cette dernière, elle lui dit : « Pardonnez-moi de vous quitter ».
Comédien: Eric Delange
Les arbres perdaient leurs feuilles, c’était l’automne 1942, en pleine occupation allemande. Joseph Muriffe s’était dissimulé dans les racines d'un arbre au milieu du Bois de Mariemont. Il avait été prévenu in extremis par le préfet Fonck qui avait eu le sang-froid d’occuper les trois agents de la Gestapo pendant qu'un membre du personnel filait à toute allure dans les longs couloirs de l’Athénée pour avertir Joseph Muriffe.
Comédiennes: Renza Finet et Bertha Van Kalkeren
Musicienne: Juliette Gauthier - Harpe
Laurette Demaret, née à Carnières le 17 novembre 1921 et morte au combat à Temploux, près de Namur, le 26 août 1944, était une résistante belge de la seconde Guerre mondiale. La mort de son père, le 10 mai 1940, victime d’un bombardement allemand, motiva l’engagement de Laurette au sein de la résistance, elle avait à peine 18 ans.
Comédienne: Marie-Françoise Jonnieaux
Musicien: Agostino Catalano - Harmonica
Un contemporain d'Alexandre-Louis Martin était le cycliste Robert Van Der Stockt, né lui aussi à Carnières. Pour le peintre Alexandre-Louis Martin, le temps se mesurait au moyen de couleurs et de pinceaux. Pour le cycliste Robert Van Der Stockt, le temps était chronométré et divisé en étapes. Deux perspectives différentes mais complémentaires.
Comédien: Bernard Melchior
Musicien: Gwendal Bouguet - Harmonipan
Et arrive le moment de l’entrée des ours. Étonnamment, ils sont deux. Le montreur d’ours donne des ordres avec des cris et des coups de fouets. Un des ours affiche pourtant un drôle d’air. Il réagit certes aux instructions mais ses réactions sont plus lentes et plus maladroites.
Comédien: Jean Charles Van Antwerpen
Musicien: Emmanuel Glinne - Trompette
Samedi, 15h, 22 mai 1921. Devant vous : Jules Deraymacker (chef d’équipe) et Léon Magnies à la ligne des courtes ; au petit milieu : Firmin Gueritte ; au grand milieu : Zénon Magnies ; et à la position de foncier, le jeune et puissant : Vital Pourtois. Vous les avez en face de vous ces 5 joueurs, les voilà.
Comédienne: Marina Bovenzi
Musicien: Sons d’une lutte au ballodrome Max Bailly à Mont-Sainte- Aldegonde.
Mais je sens que vous aimeriez en savoir plus... Il y a quelques années de cela, deux individus ont été aperçus sur ce champ. Ce qui a intrigué les locaux, c’est qu’ils étaient munis d’une vieille carte et chacun d’eux avait une pelle à la main. Ils cherchaient visiblement quelque chose.
Comédien: Françoise Quinet
Musicien: Greg Chainis - Guitar électrique
Le Vî Grand Pé sortent une semaine avant le Carnaval. Le type qui a inventé ça, est un génie! Un génie, je vous dis! Il devrait recevoir le prix Nobel! Quelle idée de sortir pendant la nuit, habillés comme des vieux pépères avec une chandelle à la main et de se mettre à faire des bêtises! Quel génie, quel génie! Il y a qu’à Morlanwelz qu’on peut trouver des génies pareils.
Comédien: Pierre Mathues
Musicien: Mike Scheirelinck - Clarinette
Il entre dans l'appartement, traverse le couloir, débouche dans une pièce sans meubles, s’approche de l’inconnue qui semble ne pas se soucier de la présence d'un étranger et regarde ce que la femme observe à travers la vitre. En bas dans la rue, il aperçoit Jan les yeux fixés sur la fenêtre. Jan observe Jan. Un des deux est devenu transparent.
Au milieu de ces œuvres trône une affiche de grand format où on peut lire : <
Badjoko est un dealer qui prend plaisir à faire son métier. Il le fait avec soin et professionnalisme. Il n'est pas là aux ordres de quelqu'un d'autre. C'est lui son propre patron. C’est lui le boss.
Ndingi Vunda a réparé le tam-tam. Après 3 jours, aucune nouvelle de l’inconnu. Il a attendu cinq jours, deux semaines, un mois. L'homme n'est jamais revenu. Ndingi Vunda continuait à fabriquer des tables, mais à chaque fois qu'il regardait le tam-tam rangé dans un coin de son atelier, il ressentait une attraction inexplicable. Une chaleur envahissante, un feu grandissant.
À l'âge de 11 ans, Fernando est devenu apprenti cordonnier, une activité quelque peu ironique, vu qu'il ne possédait pas de chaussures et qu'il marchait toujours pieds nus. C'est peut-être cette ironie qui lui a inspiré le désir de partir pour chercher fortune ailleurs. Son ami António, pour sa part, était devenu concepteur de tunnels professionnel.
Mon mari a fini par ouvrir une petite galerie d'art, la première consacrée à la peinture africaine en Belgique. Il n’y connaissait rien en art, mais son cœur l’aimait. L'art apaisait son cœur. Les couleurs lui faisaient du bien. Le Beau était bon pour lui.
Drogo avait décidé de devenir professeur d'Histoire car il pensait qu’enseigner cette science sociale rendait les gens plus conscients et ainsi plus libres. Pour lui, la liberté était une valeur à vivre dans le présent, un combat quotidien, pour que l’on puisse la conserver dans l’avenir.
Parfois, il est bon de s’arrêter pour regarder passer les métros. Cela fait combien de temps que vous ne l’avez plus fait?
Aujourd’hui encore, Thierry se refuse de fermer la porte de sa cabine quand il conduit car il aime sentir l’odeur des gens. Peut-être que cela fait partie des gènes familiaux.
Un des amis proches de mon père était le peintre Delvaux. Delvaux adorait les gares, les wagons, les locomotives, les trams. D’ailleurs, il avait offert à mon père un petit crayonné représentant une locomotive entrant en gare. Je l’ai encore.
C’est au cours de ces voyages en métro qu’elle a développé un sentiment de jalousie qui a insidieusement grandi en elle. Jalousie de voir certains usagers lire des romans dont elle n’était pas l’auteure.
Même si vous ne croyez pas aux anges, vous ne pouvez pas nier l’existence de ces hommes et de ces femmes. Ils ont un nom, un salaire et, chose la plus importante, une histoire.
C’était bien lui, son adversaire d’antan, l’auteur de ses cicatrices, l’homme contre lequel il s’était battu sur un ring à l'âge de 21 ans pour devenir champion de boxe de Belgique.
La monotonie s’installe, on vit à l’intérieur d’un cercle qui occulte nos horizons. Tout se ressemble, la vie se fige dans un manège endormant : métro, boulot, dodo.